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| [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] | |
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Ianna Tasrohlen
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| Sujet: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Lun 10 Fév 2014 - 13:12 | |
| Le regret n'avait jamais été un sentiment habituel, chez elle. Et elle n'y reviendrait probablement plus avant très longtemps. Mais à cet instant précis, assise sur ce fauteuil confortable, derrière son bureau, noyée dans l'alcool et embrumée par les volutes lourdes et âcres de l'opium qui s'enroulaient encore autour d'elle, pas tout à fait chassées par l'air moite de Ctholl'Rak, elle regrettait. Un soupir lui échappa alors qu'elle touchait du bout du doigt le renflement le long de la baleine de son corset.
Enroulée dans sa pèlerine de velours pourpre, ses bottes de cuir claquant sur le pavé sale de la ville, Ianna se rendait chez une de ses meilleures clientes. Un sourire ornait ses lèvres. Il n'y avait pas à dire, elle aimait cette ville. Ce danger, cette insanité, presque des présences physiques, à ses côtés, dans l'air. Elle entendait les grognements étouffés qui s'échappaient des ruelles. Passes rapides, consenties ou non, aventure dans un coupe-gorge, littéralement, ou vol à l'arraché... La question étant de savoir ce qui finissait par être arraché. Elle ne prit même pas la peine de jeter un regard à droite ou à gauche. La cité ne lui appartenait pas, certes, mais elle connaissait intimement les rondes, les rues, les chemins et les moments. Elle se glissa telle une ombre dans une impasse, sautant légèrement sur une caisse avant de se faufiler par une fenêtre entrouverte.
Elle ne fut pas surprise d'être accueillie par le regard noir et luisant d'une Sombre. Ses longs cheveux argentés encadraient son visage dur et décidé, cascadant le long de son corps délié. Oh, il ne s'agirait pas d'un cadeau à importer, cette fois...
Quelques dizaines de minutes plus tard, elle quittait la demeure par la grande porte, ses hanches ondulant dans la longue jupe de velours. Fendue jusqu'à la taille, uniquement retenue par de longs liens de cuir, elle effleurait à peine les chaussons de satin grenat. Du bout du doigt, elle caressa le corset rigide qui affinait encore sa taille, exposant plus qu'il ne cachait, grâce à de larges empiècements de dentelle sombre. Une touche de rouge attirait l'attention sur sa bouche, ses yeux se suffisant à eux-mêmes, leur pupille glacée surveillant la rue alors qu'elle se dirigeait jusqu'à l'établissement où elle savait pouvoir trouver sa cible.
Une première inspiration, alors qu'elle franchissait d'un pas dansant le seuil, lui apprit qu'elle ne serait pas dérangée. L'air était lourd, brumeux. Elle était presque contrainte de le pousser comme un rideau alors que les vapeurs d'opiacées s'insinuaient en elle à chaque inspiration, se collant à sa peau nue. *Un nouveau mélange* pensa-t-elle alors que naissait en elle la sensation que chaque effleurement, chaque pas, chaque mouvement, était répercuté avec une violence infinie, éveillant des nerfs qui n'avaient généralement pas à se rappeler à son bon souvenir lorsqu'elle venait porter la mort.
Elle vit enfin l'homme en question et, pendant quelques secondes, retint son souffle. Les Sombres étaient bien souvent réputés pour être un peuple hautement sensuel. Et il était... Un fin spécimen de leur race, à cet égard. Cependant, elle n'avait jamais douté de ses propres atouts, et elle avait besoin d'être isolée, pour accomplir son contrat. Un sourire langoureux étira ses lèvres, et elle se dirigea, décidée et séductrice, vers le Menhvär qui occuperait le reste de sa nuit.
A califourchon, les genoux plantés dans le matelas confortable, de chaque côté de son ventre musculeux, elle posa une main sur sa poitrine avant de tirer d'une poche secrète le stylet lourdement orné et aiguisé qui lui avait été confié. Les commandes spéciales étaient toujours complexes. Mais rapportaient beaucoup. Il n'eut pas le temps de se débattre, trop engourdi par la drogue. Elle-même se sentait ralentie, et trop sensible, prête à basculer de cette ligne fragile et imaginaire sur laquelle elle oscillait la plupart du temps, entre un travail sobrement effectué, et le plaisir qu'elle pourrait y prendre, si elle n'y prenait pas garde. Ce n'est que lorsqu'il commença à hurler qu'elle se reprit, ses doigts surs enfonçant en un mouvement rapide le styler dans le second globe oculaire, puis dans la gorge, visant directement la veine.
Elle se pencha ensuite, sa bouche plaquée contre celle du mourant, recueillant au fond de sa gorge son dernier souffle. Désormais, il fallait faire vite. Sans avaler sa salive, en ne respirant qu'un minimum, elle enjamba la fenêtre, cédant son second chausson de satin couvert de sang à un chien errant, ses pieds nus heurtant à un rythme régulier le pavé glissant et humide. La jupe désormais ouverte jusque mi-cuisse battait derrière elle, frottement silencieux dans l'air immobile. Il n'y avait probablement qu'une seule ville où une silhouette allant au pas de course éveillait moins de soupçons qu'une flânant. Et cette ville était Ctholl'Rak.
La fenêtre ne fut pas un problème et, déjà, son corps s'écrasait contre celui de la commanditaire, la plaquant contre le mur, forçant la barrière de ses lèvres, délivrant le dernier souffle d'un homme baignant dans son sang dans un tripot médiocre, au milieu de Sombres noyés dans une stupeur opiacée. Ses mains caressèrent une dernière fois les courbes de la femme, reposant au sol la jambe qui avait écarté les siennes, repoussant ses cheveux de son visage avant de finalement s'éloigner pour remettre ses bottes. Paiement habituel, lieu habituel, coursier habituel. Elle enfila à nouveau sa pèlerine et reprit le chemin de sa propre demeure.
Elle plissa les yeux en essayant d'évaluer le niveau de liqueur encore disponible dans la bouteille. Si elle en jugeait pas le nombre de flasque qu'elle comptait sur le bureau, en plus de celles qu'elle voyait double, elle avait fortement abusé. L'opium lui collait encore à la peau, et l'effleurement de la plume, sur son menton, était une délicate torture. Oh oui, elle regrettait vraiment.
Elle aurait dû prendre son temps avec lui, profiter un peu, avant de l'exécuter. Elle se releva, chancelante, ses pieds nus s'enfonçant dans l'épais tapis, la caresse de la jupe, qui n'était plus tenue que par un nœud de cuir, sur chaque hanche, alourdie par le sang séché qui la maculait. Un nouveau soupir lui échappa. Il fallait qu'elle se change. Et qu'elle prenne des vacances. Une heure, deux. Juste pour elle. Un rire bas lui échappa. Ce serait un agréable changement...
Dernière édition par Ianna Tasrohlen le Dim 23 Fév 2014 - 22:58, édité 1 fois | |
| | | Shar Fey'lil
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Mar 11 Fév 2014 - 16:34 | |
| Ctholl'Rak. Il déteste cette ville. Pas autant qu'Ithilian et les souvenirs qu'il y conserve, mais il s'en faut de peu. Et les regards méprisants et hautains que lui adressent les Sombres, comme celui qui se tient en face de lui à cet instant, ne sont pas pour le mettre plus à l'aise ni arranger son humeur. C'est pourquoi il n'y vient que lorsqu'il y est contraint. Ce qui est heureusement fort rare, surtout depuis qu'Elle l'a promu, et qu'il a principalement en charge la partie de Ses affaires se trouvant dans l'Empire.
Mais son devoir et sa loyauté passent avant ses préférences personnelles, et il n'arrive qu'il n'ait pas le choix, comme c'est justement le cas. Il est venu pour s'assurer que l'acheminement d'une cargaison de grande valeur – et hautement illégale – se passe sans encombre et, puisqu'il était sur place, s'occupe également de l'écouler, veillant à ce que la conclusion de la transaction se termine aussi bien que le trajet.
Et jusqu'ici, il n'a pas – trop – à se plaindre. En dehors des œillades condescendantes du capitaine Sombre, et ses remarques concernant le fait qu'il "avait espéré que Dame Tasrohlen serait là en personne", qu'il a supportées stoïquement en se contentant de l'insulter mentalement, tout se passe comme prévu. Le prix et les conditions ont été fixées au préalable, il a pu vérifier que le capitaine avait bien apporté la somme convenue, le chargement est presque terminé. En dehors de leur présence, le quai est désert, ce qui ne doit bien évidemment rien au hasard. Il n'a plus qu'à récupérer l'argent, et il pourra rentrer. Pas encore chez lui, certes, mais chez Elle, ce qui est presque pareil. Bien entendu, c'est toujours l'étape la plus délicate...
Concernant le paiement... Après mûre réflexion, il me semble que vous avez grandement sous-estimé ce que j'encours. Je suis un honnête transporteur, voyez-vous, et si quelque chose tourne mal, je risque de tout perdre. À la lumière des risques que je suis prêt à courir pour vous débarrasser de votre marchandise, il me semble que ce n'est que justice de réduire le prix. De moitié.
C'était prévisible, bien sûr. Il n'est pas des leurs, c'est la première fois qu'ils travaillent avec lui. C'est un marchand, il est logique qu'il tente de discuter les prix. Il se trompe d'interlocuteur, toutefois, Shar ne négocie pas. Ce qu'il lui indique d'un simple signe de tête, calme mais sans appel.
Non.
Un sourire malsain étire les traits du capitaine tandis qu'il jette à Shar l'une des deux bourses censées constituer le paiement de la marchandise d'un geste méprisant, que ce dernier s'empresse de faire disparaître sous sa cape.
Vous n'avez pas l'air de comprendre. Ce n'est pas une question. La marchandise est déjà en ma possession, et vous êtes en infériorité numérique. Le seul choix que je vous laisse est de repartir sagement, vivants, avec ce que je veux bien vous offrir. Ou ne pas repartir du tout.
En effet, il remarque que l'équipage a cessé le chargement et subtilement encerclé les quelques hommes qu'il a amenés avec lui. Un soupir blasé. Tout ce qu'il voulait, c'était régler cette affaire au plus vite et sans histoire. Pourquoi ont-ils toujours besoin d'essayer de jouer aux plus malins ? Sans que son expression indifférente ait changé le moins du monde, son poing vole jusqu'à la joue du capitaine, qui recule de quelques pas sous le choc.
De toute évidence, il n'apprécie que modérément d'en être réduit à cracher au sol son propre sang. Un masque de rage déformant ses traits, il revient vivement vers Shar, portant la main à l'arme qu'il porte au côté.
Tu vas me payer ça espèce de sale...
Un grondement sourd l'interrompt soudain, l'épée à moitié dégainée. Le Chien a fait un bond en avant, s'interposant entre les deux hommes, le poil hérissé et montrant les crocs d'un air menaçant, pendant que Shar a dégainé sa propre lame. Les hommes du capitaine ont sorti leurs armes également, mais ils sont encore loin, et la menace suffit à le stopper dans son élan.
Un sifflement. Une seule note, brève, qui n'est pas destinée au Chien. Le capitaine le regard d'un air toujours aussi haineux, mais également perplexe. D'un geste ample, il désigne de la pointe de sa lame le toit de plusieurs bâtiments, ainsi que le gréement des deux navires qui entourent celui où a été chargée la marchandise, jusque là d'apparence vide. Le capitaine suit le mouvement des yeux pour découvrir les tireurs embusqués, dissimulés jusqu'au signal de leur patron les invitant à se montrer.
Ils ne sont pas nombreux, cinq en tout. Certainement pas assez pour achever tous les membre de l'équipage avant qu'ils ne se chargent des contrebandiers. Mais chacun des arcs et arbalètes est pointé sur le capitaine. S'ils ne s'en sortent pas, lui non plus. Avec un mince sourire ironique, Shar rengaine son épée et tend la main. Le capitaine n'hésite qu'un instant avant de lui tendre la deuxième bourse, air amère et regard noir.
Dès qu'elle a disparu à son tour, le sourire s'efface. Il a horreur qu'on tente de le doubler, et plus encore qu'on tente de La doubler. Le poing vole à nouveau, avec davantage de force. Cette façon, le capitaine tombe au sol, et ne crache plus seulement du sang mais une dent brisée, tremblant de rage à peine contenue mais sans oser réagir. Shar s'avance, la ramasse délicatement, la contemple un instant, avant de poser sur le capitaine un regard sans équivoque, où ne reste plus la moindre trace d'indifférence.
La prochaine fois, ce sera plus qu'une dent...
Il s'en contentera pour cette fois. Au cas où Elle voudrait encore travailler avec lui. Il se retourne, sans se soucier de tourner le dos à celui qu'il vient d'humilier, et s'en va suivi de ses hommes. Les tireurs disparaissent à leur tour peu de temps après.
Il ne lui faut que peu de temps pour rejoindre la demeure où il réside, ce qui est une bonne chose. Le capitaine l'a suffisamment énervé pour que sa patience s'effrite trop rapidement sous les regards qu'il reçoit. Un des rares cas où il se sent plus à l'aise à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Il passe voir le Cheval à l'écurie avant de rentrer, se débarrasse de sa cape et laisse le Chien s'installer dans un coin. Normalement, Elle devrait déjà être revenue de ce qu'Elle avait à faire, aussi il se dirige directement vers le bureau où il pense La trouver. Il pose son regard sur Elle quelques instants en entrant dans la pièce, fronçant le nez aux vapeurs d'opium qui contrastent avec l'air extérieur.
Il jette sur le bureau les deux bourses dans un geste désinvolte, sans se soucier des bouteilles vide qu'il dérange. Mission accomplie. Il juge la quantité d'alcool restant à portée de main, se dirige vers l'un des meubles dont il extrait deux bouteilles neuves. Il en pose une sur le bureau devant elle, en même temps que son trésor de guerre. Avec un léger incident. Puis il se laisse tomber lourdement dans le second fauteuil avant de tirer une longue rasade de la bouteille qu'il a gardée en main, à même le goulot. Ce qu'il peut détester cette ville. | |
| | | Ianna Tasrohlen
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Mar 11 Fév 2014 - 18:09 | |
| *Clic* Opium, opium, à son éloge, elle écrirait des poèmes. Si elle parvenait à se sortir de cette brume. Elle savait qu'elle se tenait droite et dans le bon sens, les pieds sur terre, et pourtant, elle avait l'impression de flotter, de glisser, de tomber et de voler tout à la fois. Une pensée apparut. Ce serait si facile d'avoir la nausée. Mais elle aimait ce tapis. Et elle était maîtresse des soubresauts de son estomac. Un rire bas lui échappa alors qu'elle entamait un délicat processus. Faire demi-tour. *Clac* La porte. C'était la porte. Mais ces lourds battants ne s'ouvraient pas seuls, en règle générale. Bizarrement. Elle avait un jour songé à les faire monter à l'envers, pour que la poignée soit à gauche. Et puis elle avait abandonné l'idée. Elle ne chamboulerait pas sa vie pour un subordonné. Pour rien. Pour personne. Pour elle. Même pas. Peut-être. Difficile à dire. Les mains sur les hanches, plantée, les pieds fermement ancrés pour éviter de choir, encore et encore, au ralenti et en accéléré, dans un flou artistique et perturbant, elle regarda celui qu'elle avait, ironiquement, nommé son bras droit deux ans auparavant. Ou peu s'en fallait. C'était long, deux ans. En un siècle de grand brigandage, elle n'avait offert une telle position à personne. Et elle ne pensait vraiment pas qu'il pourrait tenir la place. Non, non... Ce qui était surprenant, se dit-elle en l'observant attentivement, alors qu'il avançait à la fois trop vite et trop lentement pour sa compréhension, c'était qu'ils aient pu conserver une relation neutre. Il y avait quelque chose, chez lui... Qui l'avait toujours retenue. Elle ne s'imposait pas. Elle savait sans savoir ce qu'étaient les abus. Elle savait sans vouloir y penser. Elle savait sans vouloir se rappeler. Parce que l'opium et l'alcool aidaient, quand les souvenirs frappaient à la porte de son esprit noyé sous le travail, le sang, la mort, la drogue, les marchandises, l'or, les bâtiments, les noms, les querelles, les informations, le sexe... Tout ce dans quoi elle s'enfonçait pour ne pas avoir à y songer. D'un pas mi-dansant, mi-chancelant, elle s'écroula à nouveau sur son fauteuil, sans prêter attention à sa jupe qui se défaisait encore, le sang séché s'écaillant en petites plaques sur la moquette. Son regard glacé se posa sur les taches. Elle aimait ce tapis. Vraiment, vraiment beaucoup. Assise de travers, les genoux passés par-dessus l'accoudoir, elle défit les cordons des bourses posées sur le bureau, laissant le miroitement doré et argenté s'écouler sur le bois laqué. Elle effleura une pièce du bout du doigt, avant d'abandonner l'idée de rajouter l'entrée immédiatement. Ses nerfs étaient trop à vif, sa conscience trop... floue. "On ne travaillera donc plus avec eux. Et ils voudront se venger."Elle imaginait très bien ce qui avait pu se dire. Ils avaient prétendu qu'ils étaient honnêtes, et qu'ils prenaient des risques, voulant donc payer un moindre coût. Personne n'avait compris que prétendre habiter à Ctholl'Rak et être sans reproche était tout sauf crédible. Elle peinait à reconnaître sa voix, basse, lente, vibrante. Et pas de colère. Oh que non... C'était une soirée où, si elle ne buvait pas jusqu'à s'endormir, elle serait tentée de... s'imposer. Elle se tourna un peu, pour mieux apercevoir Shar, et fut gênée par le corset rigide et serré. Elle cambra le dos pour extraire le lourd stylet de sa poche dissimulée, et elle commença à jouer avec, le faisant tourner entre ses doigts, fascinée par les riches entrelacs de pierres précieuses. Elle se sentit partir dans un état second, jusqu'à ce qu'il lui échappe, avec un grognement de frustration. Elle soupira, le laissant où il était, oublieuse de la coupure que la lame trop aiguisée avait laissée sur sa main, et se concentra à nouveau sur son associé. "Que suis-je censée faire avec toi..?"Elle n'était pas certaine de ce qu'elle entendait par là. Mais elle était persuadée qu'il n'aurait probablement pas envie de le savoir, comme elle s'en convainquit en posant son menton au creux de sa paume, en équilibre instable sur l'accoudoir, étalant le sang qui s'était accumulé, coulant lentement mais sûrement. | |
| | | Shar Fey'lil
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Mer 12 Fév 2014 - 0:55 | |
| Il laisse son regard se perdre dans le vite, attend que la colère et la frustration, nées autant de l'incident de la transaction que de sa promenade en ville, se dissipent. Il les y aide même activement, buvant trop et trop vite, comme s'il essayait de rattraper l'avance qu'Elle a prise. L'alcool engourdit, c'est bien connu, et c'est valable aussi pour les émotions qu'il essaie de chasser, les souvenirs qu'il tente de noyer avant même qu'ils ne refassent surface. Une habitude qu'il tient d'Elle, peut-être. Probablement pas, au fond. Peu importe, tant qu'elle remplit son rôle.
Il ramène les yeux sur Elle quand Elle lui parle, lui répond d'un simple haussement d'épaule et d'un vague geste de la main. Pas sûr.. Le capitaine n'avait pas l'air d'une témérité exemplaire. La peur suffira sûrement à le convaincre de rester sage. Il ne s'est essayé à sa petite pirouette que parce qu'il se croyait en position de supériorité. La mauvaise surprise devrait le faire y réfléchir à deux fois, à l'avenir. Il laisse échapper un petit soupir déçu. Tout de même, s'il avait été sûr qu'ils ne retravailleraient plus avec lui, il lui aurait volontiers pris davantage qu'une dent...
Une nouvelle rasade, et son regard s'égare, glisse sur la silhouette plus avachie qu'alanguie, s'attarde plus que nécessaire au niveau de l'échancrure du corset, de la jupe ouverte sur une cuisse. Il ne prend pas la peine de s'en cacher, d'ailleurs. Il La connaît suffisamment pour connaître la valeur qu'Elle attache à Son corps, et savoir que ça ne La dérange pas d'être admirée... C'est loin d'être la première fois qu'il se le permet, d'ailleurs. Il reste un homme, derrière ces failles et ces brisures dont il a trop conscience, et Elle... laisse rarement indifférent. Lui comme les autres.
Que son esprit fissuré soit trop couturé de blocages pour qu'il ait jamais trouvé le courage de ne serait-ce qu'essayer d'assouvir ce genre de désirs, avec Elle ou une autre, ne signifie pas qu'ils ne soient pas là. Ni qu'il n'y ait jamais pensé. Tout comme il a songé des milliers de fois à arracher le cœur du Maître à main nue, ou encore à lui déchiqueter la gorge, sans jamais rien faire de plus qu'en rêver...
Ce n'est pas bon. Il ne devrait pas repenser à ça. Il tire une nouvelle gorgée de sa bouteille avant d'y jeter un regard pour la découvrir déjà à moitié vide. Ceci explique cela. Il aura été rapide aujourd'hui. Elle le tire de sa contemplation, ramenant à son esprit les considérations moins sombres qui y rôdaient il y a quelques instants. Son regard glisse à nouveau sur elle sur, dans l'autre sens, remontant aussi lentement qu'il était descendu. J'aurais bien quelques idées...
Ce n'est que lorsque son regard arrive à Son visage qu'il remarque ce qu'Elle s'est fait à la main, oubliant sur le coup toute velléité de badinage. Il laisse échapper un soupir désabusé, pose sa bouteille au sol, se lève et quitte le bureau, sans prendre la peine de refermer la porte. Il revient quelques instants plus tard, chargé de quelques bandes de gaze, qu'il pose sur le bureau avant de s'y installer.
Il attrape Son poignet et ramène doucement la main blessée vers lui, ouvre la paume pour observer la blessure. Pas grand chose. Il Lui épargnera la désinfection à l'alcool brut pour cette fois. D'une main habile, il y dépose un morceau de gaze, qu'il Lui fait tenir sur la plaie avec l'un de Ses propres doigts pour pouvoir enrouler le reste autour de Sa main.
Il a des gestes doux, comme s'il était en train de s'occuper d'un animal blessé. Lorsqu'il a terminé, après s'être assuré que ce soit suffisamment serré, puis s'évertue à nouer le tout, avec une agilité née de l'habitude d'avoir à ne se servir que d'une main. Après quoi il plante son regard dans le Sien en guise de sermon.
Qu'est-ce que je devrais faire avec toi ? | |
| | | Ianna Tasrohlen
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Mer 12 Fév 2014 - 21:54 | |
| C'était ça qui faisait qu'elle se demandait comment ils pouvaient encore maintenir cet équilibre instable. Ce regard qu'elle sentait plus qu'elle ne voyait. Elle aimait la torpeur de l'alcool, la brume indolente de mixtures diverses et variées qu'elle ingurgitait. Inhaler, avaler, mâcher. Tous les modes d'administration étaient bons. Généralement, ses sens s'en retrouvaient émoussés. Il faudrait qu'elle se renseigne sur celle-ci. Parce que ce regard lui donnait l'impression qu'il n'avait pas besoin de sa deuxième main pour caresser sa peau rendue déjà trop sensible. Une fraction de seconde, elle se dit qu'en définitive, il avait peut-être envie de savoir... Puis il quitta la pièce, trop brusquement pour qu'elle puisse réagir ou y faire quoi que ce fut.
Elle en fut à la fois abasourdie et déçue. Plus qu'elle n'aurait pu s'y attendre. Ses sourcils se froncèrent, ses yeux se fermèrent, et elle se laissa légèrement aller contre le fauteuil. Peu importait. Il y avait d'autres façons de faire passer les effets de ce genre de stimulants. Elle secoua la tête, se servit un autre verre, étalant copieusement du sang sur la bouteille. Elle eut à peine le temps de le vider et de s'étaler à nouveau sur le cuir usé et confortable, un de ses petits plaisirs, que la porte claqua à nouveau. Il était donc revenu. De plus en plus intriguant. Cette soirée était véritablement des plus étranges. Et même pire que cela. Ou mieux. Ou différente. Elle se demandait à quel point.
Elle ferma les yeux, laissant la sensation de cette main, si démesurée par rapport à celles des Sombres dont elle avait l'habitude, envahir ses sens. Le noir, cependant, l'obscurité, l'absence de vision, la mirent rapidement mal-à-l'aise. La nuit était porteuse de mal, de meurtre et de sang, même sous la protection de la Déesse. Elle l'aimait et l'utilisait autant qu'elle la détestait. L'oppression prit bientôt le pas sur la sensualité, et elle rouvrit les yeux presque brusquement, alors qu'il achevait de nouer le bandage autour de sa main. Il devait rester quelques bouteilles, quelque part. Noyer les souvenirs. Les impressions. Mais il ne retira pas la sienne. Inattendu. Bien sûr, il y avait d'autres moyens de se "noyer", et d'autres liquides dans lequel le faire.
Elle croisa son regard, comprenant le message, et un rire bas lui échappa, un peu entravé par la pression du corset autour de ses côtes, écrasant sa poitrine. Elle ne le lâcha pas, ne se dégagea pas. Au contraire, elle s'aida, s'ancra, pour ramasser ses jambes sous elle, et se relever en un équilibre plus qu'instable sur le fauteuil. Oscillante, elle finit par poser les pieds sur les accoudoirs, puis se laissa tomber sur le rebord du dossier. Sa robe, défaite désormais jusqu'en haut, tombait en un pagne autrefois soyeux, désormais rigide, de velours pourpre, entre ses genoux écartés. Durant cette opération, elle n'eut de cesse de parler, sa voix basse toujours aussi peu limpide.
"J'aime beaucoup ce stylet. Il y aura un très gros paiement à aller récupérer de la part de la Dame au Griffon. J'ai dû aller dans ce nouveau tripot. Il faudra que j'aille voir ce qu'ils ajoutent dans leur opium, c'est..."
La surprise. Il était bien plus grand et plus fort qu'elle, mais il ne s'attendait probablement pas à ça. Aussi puissamment qu'elle le put, elle tira sur son bras, savourant la morsure de sa blessure alors qu'elle malmenait les chairs meurtries, attirant la grande carcasse de l'hybride. L'objectif étant de l'avoir à genoux, sur le fauteuil, entre ses jambes. Mais bien sûr, elle n'avait pas calculé, perdue dans sa torpeur, et sa stupeur, qu'elle n'exerçait plus assez de pression sur le siège pour qu'il ne se renverse pas. Finalement, elle finirait étalée sur ce tapis, mais pas exactement pour les raisons qu'elle avait imaginées...
Oups! Finalement, son plan avait presque fonctionné. Presque parce qu'il n'avait posé qu'un genou sur l'assise. Et "presque" parce qu'elle ne s'était pas attendue à la réaction en chaîne. Partir en arrière, trop vite, bien trop vite, l'ancrage de sa main, son poids, contrebalançant le mouvement du fauteuil, ce qui la projeta en avant, faisant glisser la peau humide de son pied sur les accoudoirs. La moiteur de Ctholl'Rak. La plupart du temps, elle aimait avoir la peau collante, mais là...
Sa main toujours serrée, presque convulsivement, autour de celle de Shar, elle s'écrasa contre lui avec un bruit rauque. Le choc expulsa l'air de ses poumons, et son autre bras s'enroula autour de ses épaules alors qu'elle se stabilisait modérément, les genoux posés de part et d'autre du coussin central. Elle éclata de rire, le menton posé au creux de sa clavicule, sans desserrer son étreinte. Puis s'interrompit, le souffle court. Presque paresseusement, elle fit courir sa langue à la base de son cou, avant de murmurer:
"C'est une horreur ce corset, j'ai l'impression d'étouffer... Et les lacets sont impossibles à enlever seule." | |
| | | Shar Fey'lil
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Jeu 13 Fév 2014 - 19:08 | |
| Il ne se rend pas compte qu'il ne lâche pas Sa main pendant qu'il fixe son regard dans le Sien. N'y prête pas vraiment attention. Elle change de position, s'installe en équilibre précaire tout en parlant. Il prend note mentalement, mais n'écoute que d'une oreille. Plus attentif aux sensations de l'alcool qui commence à lui monter à la tête, maintenant qu'il n'est plus concentré sur une tâche délicate. La douce chaleur, l'agréable engourdissement, comme si son esprit se retrouvait enveloppé dans du coton.
Il réagit à retardement quand il sent qu'Elle l'attire brusquement vers Elle, voit comme au ralenti le fauteuil pencher dangereusement vers l'arrière en réaction à Son geste, puis reprendre brutalement sa position initiale quand son genou atterrit sur l'assise pour retrouver son équilibre. C'est purement par réflexe qu'il passe ses bras autour d'Elle pour la retenir quand Elle tombe vers l'avant. Bien inutilement d'ailleurs, puisqu'Elle se rattrape à lui d'Elle-même.
Malgré ou grâce aux vapeurs ouatées de l'ivresse, il a vivement conscience de chaque détail. La chaleur et le grain de Sa peau contre la sienne. Son odeur délicieusement enivrante, teintée de relents d'alcool et de vapeurs d'opium. Ses cheveux qui lui effleurent le visage. Et, plus qu'inattendue, Sa langue qui vient caresser son cou, déclenchant un frisson qui lui électrise tout le corps.
Il remarque qu'il respire plus vite, plus fort. Il ferme les yeux, comme pour se fondre davantage dans ce flot de sensations imprévues. Il lui a fallu plusieurs années avant de tolérer d'être ne serait-ce que touché par quelqu'un. Elle, d'abord, puis d'autres, ceux qu'il connaît. Pour admettre que le contact physique n'a pas à être néfaste, douloureux, cuisant. Pour apprendre le toucher quotidien, de la vie de tous les jours, neutre, sans violence.
Ça c'est... autre chose. Nouveau. Inconnu. Intense, mais sans être destructeur. Au contraire. Voluptueux, enivrant. Captivant. Il penche la tête, prend au creux de Son cou une profonde inspiration qui ne cherche pas à le calmer, comme s'il cherchait à inhaler tout entier son parfum capiteux. Un murmure se glisse à son oreille, sans une once d'ambiguïté.
Sa main glisse, comme d'elle-même, le long d'une omoplate. Caressante, elle descend jusqu'à atteindre le corset. Il rouvre les yeux pour le délacer, desserrant les liens juste assez pour qu'Elle puisse le retirer facilement si Elle le veut. Sans pour autant que le vêtement ne tombe de lui-même.
Il ne sait pas si Elle est simplement en train de jouer avec lui, ou si elle cherche effectivement davantage. Tout comme il ne sait pas s'il sera capable de lui donner ce qu'Elle attend dans le second cas. Mais, à cet instant, ça n'a pas d'importance. Plus tard, peut-être, il s'en inquiétera. Pour l'heure, il découvre, il savoure.
Sa main redescend le long du tissu, jusqu'à ce que ses doigts s'immiscent dans le fin interstice entre le corset et la jupe. Ils glissent lentement contre la peau douce et chaude, tandis qu'il relève la tête pour plonger à nouveau son regard dans le Sien. Un regard un peu interrogateur, un peu hésitant, mais aussi intrigué et avide. Il attend, peut-être, quelque chose. Qu'Elle l'autorise, qu'Elle le guide, ou qu'Elle le repousse, il ne saurait pas le dire. | |
| | | Ianna Tasrohlen
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Jeu 13 Fév 2014 - 22:05 | |
| Outre le regret, il y avait un autre sport qu'Ianna ne pratiquait pas. L'interrogation sur la conséquence de ses actes. Elle planifiait, prévoyait, anticipait. Et en cas de déviation par rapport à la stratégie initiale, elle comptait autant sur son expérience que sur son instinct. Ses sentiments, ou ses impressions, avaient très rarement la place, de même que les regrets, ou les questions. L'hésitation moins encore. Elle avait bâti sa vie et son "empire" personnel en piétinant assez littéralement l'existence de... nombreuses personnes. Pas assez pour qu'elle puisse s'en vanter, trop pour qu'elle les compte avec exactitude. Leurs ambitions, leur cœur battant, leur amour, leur haine. Elle avait tout accepté, tout recueilli, tout écrasé entre ses mains bien trop tachées de sang pour qu'elle ait un espoir de rédemption. Si tant était que l'idée de cette voie lui soit jamais venue à l'esprit.
Elle aurait presque pu en rire. Les idées humaines finissaient par s'ancrer dans son cerveau. Rédemption pour quoi? Vers quel "mieux" pourrait-elle tendre? Non, sa vie lui convenait, plutôt deux fois qu'une. Elle aimait son travail, son pouvoir, son influence, l'or qui roulait sous ses doigts, les pressions qu'elle exerçait, et même se salir les mains. Elle savait faire cela depuis trop longtemps pour n'y avoir pas pris goût. Un peu. Un peu trop. Osciller, encore, sur la ligne mince. Tomber signifierait sombrer. Devenir le monstre qu'elle était, un siècle auparavant. Avant de s'intoxiquer dans l'excédent. Excédent de sang, excédent de mort.
Tout ça pour dire qu'elle n'était pas une fanatique de l'introspection. Ni même une adepte. Les choses allaient, les choses n'allaient pas. Elle survivait, tirait profit de tout ce qui lui passait sous la main. Et elle le faisait seule. Sauf que. Et là était tout le problème. Elle avait décidé -quelle folie l'avait donc saisie cette nuit-là?- que son royaume était assez grande pour être géré à deux. Oh, pas à parts égales, bien évidemment. Il y avait de nombreuses choses qu'il ignorait, et il n'était pas dans le secret de la plupart des renseignements qu'elle récoltait, sur l'oreiller ou par d'autres méthodes toutes aussi "sensuelles" mais beaucoup moins agréables pour le récipiendaire.
Ses pensées tournaient en rond. Ce n'était pas habituel. En revanche, la réaction de son corps, en contact d'un autre, définitivement et pleinement mâle, l'était beaucoup plus. Cette peau sous ses lèvres, ce souffle court dans son cou, cette main large, chaude, caressante, dans son dos. Cette main. Cette unique main. Shar... Elle y avait songé, bien sûr, de multiples fois. Mais il avait toujours semblé si fragile, malgré son utilité, malgré sa violence, malgré ses regards brûlants. Il y avait quelque chose d'urgent et de brutal en lui. Qui s'exprimait dans son travail. Et qui s'exprimerait, peut-être, dans d'autres domaines. Ce qu'elle souhaitait confirmer depuis plusieurs années. Ce qu'elle voulait confirmer. Ce qu'elle pourrait faire. Tout était entre ses mains, désormais.
Pourtant, il n'avait pas défait le corset, pas entièrement. Paradoxe. Comme s'il refusait de prendre la main -quelle ironie- et de laisser cette bestialité s'exprimer. Un étrange sentiment lui tourna l'estomac alors qu'elle prenait une décision. Elle n'avait pas besoin de réfléchir pour devenir ce que souhaitaient ses amants. Mais ce n'était pas ce qu'elle voulait. Ce n'était pas du travail. C'était de la détente, du plaisir. Un instant où elle ne devait être qu'elle, même noyée dans l'alcool, même tourmentée par l'opium et la quelconque herbe qu'ils y avaient ajouté.
Quand bien même il serait le premier à s'offusquer, elle ne doutait pas de sa capacité à travailler avec lui par la suite. Le cœur et les sentiments n'avaient pas leur place dans sa vie. Pas de place dans son monde. Elle plongea donc ses prunelles azures dans celles de l'hybride, laissant de côté toute réflexion. Le corps prit le dessus. Ses mains se posèrent de part et d'autre du visage trop large, trop carré, presque trop masculin pour être Sombre. Elle jeta au fond du Delta du Sthiss les derniers fragments de pensée cohérente et posa, d'abord doucement, puis avec de moins en moins de prudence, ses lèvres sur celles de Shar, n'hésitant pas longtemps avant de réduire en lambeaux la tunique qu'il portait sur le dos.
De la mesure en toutes choses... C'était bon pour les culs-serrés et les pédants. Elle voulait simplement sentir sous ses doigts la peau chaude et mouvante, musclée, savourant ses imperfections, la rugosité de ses cicatrices. Ce n'étaient pas ses mains qu'elles voulaient sentir sur lui. Mais ils étaient mal installés. Elle eut une vague pensée pour son lit, juste derrière la porte d'ébène, dans son dos. Elle s'éloigna quelques instants, légèrement haletante, toujours comprimée par son corset, même desserré. Pas un instant elle ne se demanda si elle avait mal compris. Si elle se fourvoyait. S'il la repousserait. Après tout, n'était-ce pas impossible, en l'état? | |
| | | Shar Fey'lil
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Dim 16 Fév 2014 - 18:44 | |
| Ses mains sur son visages, Ses lèvres sur les siennes. Il n'en faut pas plus pour qu'il se laisse guider, qu'il laisse les sensations l'envahir et son corps prendre les commandes. Hésitant tout d'abord, il se fait rapidement avide, empressé. Les langues s'entremêlent, ses dents trouvent une lèvre qu'elles capturent, affamées. Ses bras se resserrent autour d'Elle, les rapprochent encore davantage, amplifiant le contact de leurs corps.
Quand il sent Ses mains sur son dos, son corps se crispe par réflexe, se fige un bref instant, se préparant instinctivement à la douleur qui va immanquablement suivre. Mais elle n'arrive pas, bien au contraire, et ce sont de tout autres instincts qui prennent le dessus alors que ses muscles se décontractent à nouveau et que le temps semble reprendre son cours là où il s'était arrêté, sans que Shar ait encore réalisé ce qui vient d'arriver exactement.
Ses lèvres quittent Sa bouche pour aller trouver une oreille, un cou. Ses dents mordillent, sa langue explore, il goûte avec délectation Sa peau et Sa sueur. Dans le même temps, sa main a fini de débarrasser de son encombrant laçage le corset, qui ne tient plus que par leur rapprochement de leurs deux corps. Elle aussi explore, découvre ce dos à la cambrure parfaite, cette peau douce et moite qu'elle caresse, palpe, étreint.
Il ressent un fourmillement désagréable à l'endroit où devrait se trouver sa main droite, dont le manque se fait soudain cruellement ressentir tant une seule lui semble insuffisante à faire honneur à cette peau, ce corps qui s'offrent à lui. Pourtant cette sensation ne suffit pas à l'arrêter, et ce n'est que lorsqu'Elle s'écarte de lui qu'il revient pleinement à la réalité, haletant et fiévreux.
Le corset, sans plus rien pour le retenir, glisse lentement, et il ne se prive pas pour admirer sans vergogne la poitrine désormais entièrement découverte d'un regard appréciateur et ardent. Mais une ombre dans ses yeux également lorsqu'il se recule à son tour, se redressant pour reprendre appui sur le bureau. Parce qu'il a pleinement conscience, désormais, de sa tunique désormais en lambeaux qui gisent au sol.
Pour d'autres, ce ne serait qu'un détail qui ne mérite même pas d'être relevé. Pour lui c'est une étape, un dernier pas à franchir avant qu'il soit vraiment capable de se laisser aller et de suivre ses envies. C'est la première fois depuis qu'il est libre que quelqu'un a l'occasion de découvrir ce qu'il dissimule habituellement sous ses vêtements larges. De le voir tel qu'il est est, couvert des innombrables cicatrices qui couturent sa peau autant que sa mémoire.
À regret, il relève les yeux, jusqu'à les planter dans Son regard d'azur, comme une demande silencieuse. Puisqu'ils en sont là, il veut qu'Elle le regarde, qu'Elle sache. Avant de décider si Elle veut qu'ils en restent là, ou non. Il n'a pas tout à fait le courage d'attendre le verdict, d'ailleurs. Il ne La regarde dans les yeux qu'assez longtemps pour estimer qu'Elle a compris ce qu'il attend avant de détourner le regard, redoutant ce qu'il risquerait de lire dans ces beaux yeux bleus. | |
| | | Ianna Tasrohlen
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Dim 16 Fév 2014 - 20:24 | |
| Sous ses mains, la peau, les zébrures qui déparaient son velouté parfait, ce qu'il aurait pu, qu'il aurait dû être. Mais si elle avait vécu, s'il n'était pas devenu ce qu'il était aujourd'hui, cette scène n'aurait jamais eu lieu. Elle étouffa un sourire contre ses lèvres, cambrant le dos pour s'approcher au plus près de lui, maudissant silencieusement la barrière rigide de son corset. Après tout, cette scène aurait eu lieu, simplement avec un autre homme, dans un autre lieu, à un autre moment. Et certainement dans d'autres circonstances.
Lorsque, enfin, la pression des lacets se défit, que les baleines cessèrent de peser sur ses côtes, plus rien ne retint la course de son cœur, l'accélération de son souffle, sous les caresses. Pendant un instant, elle eut envie de tirer sur la chevelure de feu, de le plaquer sur le bureau et prendre son dû, brutalement. Mais elle se contenta de faire courir ses mains sur son fessier. C'était difficile de ne pas être la contrebandière aventurière, la femme d'affaires, la voleuse, l'assassin, qui prenait sans demander. Ni même le soldat.
Ils s'éloignèrent l'un de l'autre, respirant trop fort, peut-être. Elle garda le regard fixé sur son visage, en se demandant qui elle était censée être, ce qu'elle était censée être, à cet instant. Elle ne pouvait pas être aussi violente que son travail le demandait. Un instant, un tout petit instant, elle eut peur. Peur de ce qu'elle aurait besoin de retrouver, en elle, pour pouvoir conserver l'équilibre fragile dont il semblait avoir besoin.
Elle intercepta son regard. De fait, ce n'était pas de brutalité qu'il avait besoin. Ce n'était pas de fougue. Si, bien sûr. Mais pas de sa part à elle. Elle prit une profonde inspiration, ferma les yeux, redescendit, rechercha au fond d'elle l'enfant qu'elle avait assassiné en plantant sa première dague dans la seule personne à qui elle avait jamais tenu. Il n'était pas question d'amour ici. Ne l'avait jamais été. Cependant, offrir autre chose qu'une conquête, qu'une prise de pouvoir totale et univoque, était une gageure pour elle.
Lorsqu'elle rouvrit les paupières, ses prunelles n'étaient plus exactement aussi dures qu'avant. Et parce qu'elle savait qu'il avait besoin de son honnêteté, elle le regarda. Le regarda vraiment. Elle ne pouvait concevoir l'importance réelle que cela avait pour lui, mais elle ne l'en observa pas avec moins d'intensité. Ce corps qu'elle découvrait pour la première fois, bien que pas aussi complètement qu'elle l'aurait souhaité. Elle prit son temps pour détailler ses muscles, ses cicatrices, le dégradé de couleur sur sa peau marquée.
Elle ne prêta aucune attention à sa propre poitrine dénudée, alors qu'elle descendait du fauteuil pour s'approcher de l'hybride. Il n'y avait pas de mots, elle le savait. Comme elle savait qu'elle avait trop trompé avec sa voix qu'il puisse y croire. Mais ses mains, ses lèvres, alors qu'elles effleuraient lentement, une par une, chaque marque, chaque estafilade, chaque blessure, depuis longtemps guérie, en surface tout du moins. Elle ne voulait pas aller trop vite, et se refusa tout d'abord à remplacer ses doigts par sa langue curieuse. Mais bien vite, elle eut simplement envie de plus.
Après tout, elle avait toujours aimé les cicatrices. Pas pour répondre aux siennes, non. Mais parce qu'elles prouvaient, pour elle, qu'une personne avait vécu, et pouvait comprendre. C'était une idée confuse, qu'elle remisa bien loin en poursuivant son exploration. Pour une fois, il n'y avait nul calcul dans ses gestes. Et elle se demandait s'il comprendrait... | |
| | | Shar Fey'lil
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Mar 18 Fév 2014 - 1:39 | |
| Le silence s'installe, pesant à ses oreilles, chargé d'attente, et d'autre chose qu'il ne saurait définir. Mais c'est aussi une bonne chose, quelque part. Il apprécie qu'Elle prenne le temps de peser sa réponse et qu'Elle ne se décide pas à la légère. Il a besoin de sincérité. L'attendre d'Elle, bien sûr, recèle une certaine part d'ironie qui ne lui échappe pas. Pourtant, au fou que cela paraisse, malgré tout ce qu'il sait sur Elle, il Lui fait confiance. Peut-être parce qu'il sait que, si Elle n'hésite pas à mentir quand Elle a quelque chose à y gagner, Elle n'hésite pas non plus à être franche sans se soucier de blesser. Ou bien peut-être parce que c'est Elle tout simplement.
Elle ne dit rien, et il lui en sait gré. Les mots ont trop peu de valeur, pour tous les deux. Elle les utilise trop facilement pour enjôler et dissimuler, il a trop appris à s'en passer pour que l'un ou l'autre leur accorde vraiment une importance. Quand Elle avance vers lui, pourtant, il n'ose pas encore La regarder, malgré sa respiration qui recommence à s'accélérer légèrement, d'anticipation autant que d'appréhension. Il ne La voit que du coin de l’œil, se contente de deviner Ses mouvements. Il retient son souffle, juste avant l'instant fatidique.
Il ne se crispe pas, cette fois. Il s'y attend, se contrôle. Il ferme les yeux tandis qu'Elle effleure, des mains ou des lèvres, chaque marque de sa peau meurtrie. Il ressent avec acuité chacune d'elle. La douceur remplace la douleur. Quelque chose de plus profond que le simple contact physique. Acceptation, compréhension. Une ultime barrière qui tombe. Un grondement rauque s'échappe de sa gorge quand Sa langue remplace ses lèvres. Sa main glisse sur elle. Ses doigts se crispent légèrement, par intermittence, quand Sa langue effleure sa peau.
Il n'y a plus de questions. Plus d'hésitations. Il se retient encore, pourtant. Fait durer le moment. Il savoure chaque instant, chaque frôlement. Il contient le désir, le laisse monter. Jusqu'à ce que brusquement, brutalement, son bras amputé balaye le bureau d'un mouvement leste dans un fracas de verre brisé, de pièces cliquetantes, de feuilles volantes. Dans le même temps, son autre bras L'a saisie par la taille, La soulevant juste assez pour L’asseoir sur le bureau d'un mouvement pivotant.
À nouveau, sa bouche part à la conquête de Ses lèvres, de Sa langue, dévorante. Il ne sait pas ce qu'Elle veut qu'il soit, ni même si Elle veut quoi que ce soit, alors il se contente de laisser parler son corps, sauvage, animal. Sa main explore, sans violence mais sans douceur, découvre la poitrine offerte tentatrice. Son autre bras est enroulé autour de Sa taille, La serre contre lui, bassin contre bassin, son désir difficilement dissimulé par le tissu qui les sépare encore. | |
| | | Ianna Tasrohlen
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Mar 18 Fév 2014 - 18:07 | |
| Ianna ne s'était jamais considérée comme une prostituée, malgré qu'elle ait fait un métier d'échanger des plaisirs charnels contre des informations. Pas d'argent, jamais. Un échange de bons procédés, en quelque sorte. Elle était mandatée, souvent. Pas toujours. Elle avait depuis longtemps cessé de considérer son corps comme autre chose d'un simple moyen, un outil comme un autre. Elle n'en était pas malheureuse, bien loin de là. Elle aimait la sensualité de ces instants. Elle avait déjà échangé avec plusieurs gourgandines à ce sujet. Avait appris quelques astuces. Notamment à faire abstraction du partenaire pour se concentrer sur sa propre recherche du plaisir.
Pourtant, il ne s'agissait pas là de travail, d'obligation. Elle avait choisi, en son âme et conscience -si tant était qu'elle possédât l'une ou l'autre, et qu'il ne s'agisse pas de l'action l'opium ou de l'alcool- de ne pas le repousser, bien au contraire. De ne pas le considérer comme un vulgaire client. De ne pas l'oublier à son propre profit. Comme elle avait tenté de laisser derrière elle la fougueuse contrebandière pour simplement lui offrir une autre part d'elle-même. Il n'avait vu que sa désinvolture, mais elle prenait racine bien plus profondément. Elle se refusait à juger en se basant sur les apparences. Tout comme elle rejetait les conventions et l'esclavage.
Toutes ces pensées erraient à la lisière de sa conscience, alors qu'elle se laissait emporter par la sensation de la peau, par la rugosité des cicatrices sous ses doigts, sous sa langue. Shar. C'était encore difficile, inhabituel, inattendu, d'associer ce nom, ce passif, ce qu'elle savait de lui, à ce toucher inconnu, à ce corps qu'elle découvrait. Comme si elle n'avait jamais imaginé ou désiré découvrir ce qui se cachait sous la chemise trop large. Ou les chausses, s'il fallait vraiment penser à cela. Ces dernières années, elle en était même venue à se demander s'il ne lui manquait pas quelque chose. S'il n'avait pas été mutilé au-delà de l'imaginable.
Les premières années, elle ne l'avait même pas envisagé, il semblait endommagé psychologiquement au-delà du réparable. Mais ensuite, alors que les rapports de ses non-rapports lui parvenaient, elle avait fini par se poser des questions. D'autant plus qu'elle avait parfois décelé le désir dans ses yeux. Après tout, on ne pouvait faire confiance à ses partenaires qu'en les espionnant d'abondance et, comme par hasard, c'était une des filières les plus développées de l'entreprise familiale.
L'ironie de la situation ne lui échappa pas. Tout comme l'absence première de réaction de l'hybride. Un éclair de doute passa dans son regard voilé, fort heureusement dissimulé, jusqu'à ce qu'enfin il réagisse comme elle l'avait attendu. Espéré. Les battements de son cœur accélérèrent sous la pression de sa main, et plus encore quand le tintement de l'or, l'éclatement du verre, et le froissement du papier emplirent l'air auparavant chargé de leur souffle court.
Elle n'eut pas besoin de forcer le gémissement qui lui échappa alors qu'il la plaquait entre lui et le bureau, son bras puissant passé autour d'elle. Elle ressentait avec une précision exacerbée sa présence masculine contre son bas-ventre, et la sensation nouvelle, étrange, de ce moignon contre son dos. La cicatrice était rêche, immense, un contrepoint presque trop parfait à sa dureté, à ses caresses.
Elle n'hésita pas longtemps à défaire les derniers nœuds retenant la jupe de velours, qui resta en place, coincée entre leurs corps enlacés. Son dos se cambra, se collant plus encore à lui, alors que ses bras s'enroulaient autour de ses épaules. Ses jambes s'écartèrent alors qu'elle posait les talons sur le rebord du bureau, les cuisses serrées autour de sa taille. Elle lutta un instant contre elle-même, avant de renoncer au contrôle et de l'embrasser délicatement, comme s'il était fragile. Un murmure rauque lui échappa alors:
"Je te veux sur mon lit, dans mes draps, dans ma chambre, Shar..." | |
| | | Shar Fey'lil
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Jeu 20 Fév 2014 - 1:09 | |
| Les sensations. Pendant si longtemps il a appris à les remiser en arrière-plan, à les ignorer de son mieux, à en faire abstraction autant que possible, à les oublier. C'en est presque un exercice, désormais, que de passer outre ce conditionnement pour tout au contraire se concentrer dessus, s'y plonger, les laisser l'envahir, pour ne plus penser qu'à ça. L'alcool y aide, bien sûr, mais pas autant que le plaisir, le désir, nouveaux et inconnus, qu'il découvre pour la première fois. Et auxquels sont imagination n'avait pas rendu justice, comme il s'en rend compte, tant il n'aurait osé rêve de tels délices.
Et il ne s'agit encore que d'un début, une ébauche, des prémices, qui ne font qu'augurer de ce qui va suivre. Il le sait, et cette pensée ne fait qu'exacerber son envie de ce corps pressé contre le sien. Un soupir rauque, presque un grondement, lui échappe en écho au gémissement qu'Elle laisse échapper et qui sonne si plaisamment à son oreille. Il sent Ses cuisses autour de sa taille, Ses bras autour de ses épaules, qui l'invitent délicieusement à perdre le contrôle. C'est le baiser qui le retient, le surprenant par sa douceur et sa délicatesse.
En réponse au murmure, il plonge son regard dans le Sien, le sourire que ses lèvres ne sont plus capables d'esquisser glissé dans ses yeux. Ce qu'Elle veut, Elle l'aura. Règle implicite de leur relation, qu'il a lui-même établie, et à laquelle il ne compte pas déroger. Alors, docile, sa main se résigne à quitter la poitrine pour glisser lentement sur Son flanc puis dans Son dos, son bras s'enroule autour de Sa taille et, d'un geste sûr, il La soulève, Lui faisant confiance pour suivre le mouvement et s'accrocher à lui.
La porte d’ébène est rapidement rejointe, ouverte d'un geste du coude puis refermée d'un coup de pied, les pans dénoués de la jupe bien vite oubliés en route. Il La jette plus qu'il ne La pose sur le lit. À nouveau il prend son temps, La regarde alanguie, admire Ses courbes soulignées par le fin clair de lune qui les éclaire. Bien vite pourtant, le désir reprend ses droits, et Il la rejoint, ne prenant que le temps d'ôter ses bottes. Pour ce qui est du pantalon, il a décidé de La laisser choisir Elle-même quand Elle l'en débarrasserait.
Étendu à côté d'Elle, à moitié au-dessus d'Elle, en appui sur un genou et un coude, il se laisse autant guider par son corps et son désir que par Ses réactions, Ses indications, exprimées ou implicites. Il explore Sa peau de la bouche, descend de Son cou à Sa poitrine, qu'il embrasse, caresse, mordille, parfois un peu trop fort, recouvre de son souffle chaud et haletant. Sa main aussi descend, s'attarde sur une hanche, joue des ongles sur une cuisse.
Lentement, comme pour La faire languir, il approche de son entre-jambes, Lui écarte les cuisses, s'en vient et repart. Il ne fait qu'effleurer, caresser brièvement avant de redescendre le long de la jambe, puis de remonter, aguichant, taquinant. Jusqu'à ce que le jeu ait assez duré et que subitement, sans qu'Elle s'y attende, deux doigts pénètrent en Elle. Il laisse échapper un grondement rauque en découvrant ce contact chaud et humide qu'il n'a jamais connu, avant que ses doigts ne commencent à s'animer, entamant un mouvement de va-et-vient dont il ne manque pas de guetter les effets pour adapter ses mouvements à Ses ardeurs. | |
| | | Ianna Tasrohlen
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Jeu 20 Fév 2014 - 14:17 | |
| Le contrôle avait toujours été une notion toute relative, selon elle. Pour les plupart des gens, il était tout en retenu, les empêchant de laisser apparaître leurs pensées, ou de laisser leurs émotions les diriger. Pour Ianna, le "contrôle" était simplement un autre jeu de l'esprit, une nouvelle manipulation, qui lui permettait de dominer ses interlocuteurs. Et ça n'avait jamais été une affaire de silence et de gestes empruntés. Plus elle parlait fort, et plus ses gestes étaient grandiloquents, moins ils se concentraient sur le fond, et saisissaient la subtilité de son propos. D'autant plus que la diplomatie n'avait jamais fait partie des cordes de son... De sa harpe. Toujours était-il que le contrôle qu'elle exerçait sur elle-même et son entourage l'autorisait bien souvent à les dominer, par le geste et le verbe. Elle ne songeait jamais à la raison de ce besoin, même si elle la connaissait suffisamment, malgré les sables du temps qui peinaient à recouvrir une enfance cuivrée et rougie, de violence et de douleur. Tout ce à quoi elle refusait de penser à cet instant. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas lâché les rênes. Elle savait trop la dominance qui s'exerçait à travers le sexe. Et personne, depuis qu'elle avait débuté dans la contrebande, n'avait mérité ce privilège, selon elle. Ce n'était pas tout à fait exact. Il y en avait eu une autre. Mais ce n'était pas peu dire que les sauriens du Sthiss s'étaient repus le jour où elle avait appris sa trahison. Tout cela pour dire qu'une certaine retenue, fort inhabituelle, lui avait été nécessaire pour simplement s'accrocher au corps musclé de l'Hybride et le laisser la transporter, savourant la force de ses bras passés autour d'elle. C'était elle qui avait voulu le voir prendre la situation en main. Et il semblait s'en sortir beaucoup mieux qu'elle l'aurait jamais imaginé. Comme elle put le constater lorsqu'il la posa "délicatement" sur le lit. Cela, en revanche, elle s'y était attendue. Brutalité, bestialité. S'il devait prendre le contrôle, si elle devait lâcher la barre, alors qu'il le prenne, qu'il la prenne totalement. Et sans concession. Cependant, ne pas résister, et être complaisante, ne signifiait pas pour autant être passive, comme Shar n'allait pas tarder à l'apprendre. Ni silencieuse, d'ailleurs. Il ne lui fallut guère de temps avant de commencer à s'exprimer, haletant sous les caresses enthousiastes et parfois violentes, son bassin se balançant lentement d'avant en arrière sous l'invasion de ses doigts inquisiteurs. Elle-même n'était pas en reste, parcourant sa peau sombre et marquée, cherchant à le débarrasser au plus vite des braies qui l'empêchaient encore de le découvrir entièrement. Parce qu'elle savait déjà que lorsque cela serait fait, il ne leur faudrait pas longtemps pour succomber dans ce qu'elle espérait déjà être un élan de sauvagerie primitive. *** Étendue sur le matelas, le cœur battant encore un peu trop vite sous l'effort fourni, le souffle court, Ianna sourit. Ce n'était pas l'étirement des lèvres calculé qui n'atteignait pas ses yeux de glace, ni même le sourire supérieur qu'elle arborait la grande majorité du temps lorsqu'elle négociait avec ses clients, ou encore l'expression d'un plaisir confinant à la folie lorsqu'elle plongeait, encore et encore, sa lame dans le corps tiède et ferme d'un cadavre en devenir. Non, il s'agissait d'un simple sourire de satisfaction, celui d'une femme, comblée au-delà de toute attente par un évènement à la fois tant attendu et surprenant. Elle fixa quelques secondes son regard d'azur sur son partenaire, son bras droit et, étonnamment, son amant. Elle était surprise de n'en être pas déjà lassée. Là était son plus grand problème. Prendre ce qu'elle souhaitait, et l'abandonner sitôt qu'elle l'avait entre les mains. Avec un soupir satisfait, toujours engourdie par les dernières brumes d'alcool et d'opium qui tiraient son esprit vers l'inconscience, elle tourna la tête vers la grande fenêtre ornée de barreaux stylisés, comme la plupart des demeures de Ctholl'Rak. La lune, avatar de la Déesse, semblait veiller sur elle, toujours visible malgré les nuages gris qui s'amoncelaient à l'horizon. D'un geste distrait, elle parcourut la longue cicatrice qui remontait l'intérieur de son bras en serrant les mâchoires. Le sexe n'était qu'un moyen vers une fin. Une fin qui n'était autre que la domination et l'attachement. L'attachement était la fidélité, la loyauté, la seule qu'elle pouvait attendre. Et quel que soit la cible, il n'était que ça. Et ne serait jamais que ça. A tout le moins essayait-elle de s'en convaincre... | |
| | | Shar Fey'lil
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| Sujet: Re: [Terminé] Une affaire de prise en main musclée [PV Shar] Sam 22 Fév 2014 - 23:52 | |
| Prendre les commandes n'est pas vraiment dans sa nature. Aurait pu l'être, peut-être, s'il n'avait été si bien conditionné à obéir et à suivre les ordres. Ce qu'il continue à faire, bien que de manière volontaire cette fois, malgré son rôle de second. Il a appris à mener et à se faire obéir, dans une certaine mesure, au fur et à mesure que grandissaient Sa confiance en lui et les responsabilités qu'Elle daignait lui confier. Mais même alors, ça ne reste qu'anecdotique, et poussé par la nécessité, au fond ce n'est qu'une autre manière d'obéir aux directives qu'Elle lui donne. Il n'est pas ordinairement celui qui dirige et prend les choses en main – si l'on peut dire.
Pourtant, cette fois, il n'hésite pas. Il n'y réfléchit pas ni ne se pose la question. Il se laisse guider par son instinct, ses désirs. Et les Siens, également. Passée l'ultime décision qu'il Lui a laissée, celle qui le mettrait entièrement à nu, aussi bien littéralement que figurativement, il prend intégralement le contrôle de la situation. Exceptionnellement, pour un temps, les rôles s'inversent.
Ce n'est pas violent, ni à proprement parler brutal. Pour autant, il n'y a nulle trace de douceur ou de tendresse. Bestial, sauvage, instinctif. Dominateur. Il prend son plaisir comme il l'entend, sans pudeur ni retenue. Il se fie autant aux envies de son corps qu'aux réactions du Sien. Son plaisir participe autant des sensations qu'il découvre que des sons qu'il Lui tire, soupirs, gémissements, cris. Délectables échos à son propre silence qui ne se brise toujours pas, même au plus fort de leur passion partagée.
Allongé auprès d'Elle, haletant et assouvi, heureux autant qu'il peut l'être, il La regarde. Sa main glisse presque machinalement sur Son corps, comme si ça lui était désormais devenu naturel. Il observe ce sourire qu'il ne Lui avait jamais vu, décide qu'il Lui va bien. D'autres que lui, sans doute, dans cette situation se poseraient des questions. S'interrogeraient sur l'éventuelle signification de ce qu'il vient de ce passer, sur la possibilités de sentiments, partagés ou non. Lui ne se les pose pas, ne les envisage même pas, ne les comprendrait sans doute pas même si elles avaient l'idée saugrenue de se présenter à lui.
Il n'est pas question de sentiments entre eux. Il sait ce qu'il est pour Elle, ou du moins pense en avoir une assez bonne idée. Il sait ce qu'Elle est pour lui, qui va bien au-delà de tout ce que le sexe pourrait y apporter. Il ne cherche pas de sens profond à ce qu'ils ont partagé, ne s'imagine même pas qu'il puisse y en avoir un. Tout au plus se demande-t-il s'il Lui plairait de renouveler l'expérience. Lui, à tout le moins, n'aurait certes rien contre.
Il ne se fait pas non plus d'illusion sur ce qu'a pu représenter ce moment pour Elle. Il connaît assez bien le commerce qu'Elle fait de son corps, il ne tire ni fierté ni ombrage du fait qu'Elle se soit offerte à lui comme à d'autres. Une certaine satisfaction, tout de même, à l'idée qu'Elle l'ait jugée digne d'Elle, et qu'il ait apparemment su se montrer amplement à la hauteur de Ses attentes. Comme il se rend compte également, assez clairement, de ce que cela représente pour lui. Un progrès en quelque sorte. Un pas supplémentaire vers un équilibre qui lui échappe encore, mais donc il se rapproche. Une nouvelle dette envers Elle, peut-être.
Sa main ralentit son voyage incessant alors que la fatigue s'abat sur lui. Peut-être qu'Elle préférerait qu'il La laisse, désormais, qu'il libère Son lit et regagne sa place habituelle. Il n'en sait rien. Il ne doute pas qu'Elle le lui fera savoir, si tel est le cas. Pour l'instant, il est bien là. Il laisse ses paupières lourdes se fermer, sa respiration s'apaiser petit à petit, sans résister. Tant qu'Elle le lui permet. Il laisse le sommeil l'envahir. Peut-être sera-t-il sans rêves, pour une fois. | |
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