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| Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] | |
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Livyalën
Messages : 348 Expérience : 445
Feuille de personnage Personnage: Âge: 69 ans Inventaire:
| Sujet: Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] Ven 20 Déc 2013 - 18:01 | |
| Etelrod Livyalën Surnoms : Livya, Livy... ou Liv, tout simplement. Âge : 69 ans Sexe : Féminin Race : Haute-Elfe Métier : Esclave, si on peut appeler cela un métier... Avant d'aller plus loin Comme vous pourrez certainement le voir, Livyalën est différente de ses confrères aux oreilles pointues et à la peau blanche dans sa façon d'être, ce qui se ressent pour qui la rencontre sans chercher à la connaître ou encore à la comprendre. Cet état de fait, parfois accompagné par le fait que la jeune Elfe soit très douée au maniement des armes, est souvent dérangeant – surtout pour les Hauts-Elfes.
Possessions Auparavant elle possédait des armes, des habits, quelques bijoux plus ou moins importants qu'elle ne portait que rarement... Elle avait une famille aussi, ainsi qu'une maison : un père qui ne fut que trop peu de temps présent, une mère aimante et protectrice ainsi qu'un cousin qui avait su voir au-delà de ce que son visage laissait transparaître. Ils habitaient tous dans le même village à l'Est de Fildor, d'ailleurs.
Mais tout cela était avant... Si Livyalën a encore un toit sous lequel s’abriter aujourd'hui, le reste a disparu dans les méandres du passé, ne lui laissant plus que des souvenirs, des incertitudes, la tenue de son labeur, son caractère si particulier à sa race et son être.
Description physique Un corps de jeune fille, simple, sans grandes formes ni grande taille (1m64) renfermant un esprit pouvant être considéré comme étant plus vieux. Voilà l'aperçu global de Livyalën, apparence pouvant être aussi plaisante que dérangeante à regarder. De fins cheveux blonds encadrent un doux visage d'adolescente rarement ouvert à autrui et serti de deux prunelles bleues, et ce jusqu'à mi-dos. Agile, la Haute-Elfe semble ne pas avoir beaucoup de muscles malgré les nombreux entraînements à l'épée ou à l'arc, aussi donne-t-elle l'impression de ne pas avoir beaucoup de force, ce qui n'est pas des plus véridiques... Son fin visage ne montre que trop rarement ses différentes émotions, restant bien souvent fermé, alors que ses yeux... Pour qui sait regarder, ses yeux disent bien plus que les mots.
Description mentale Livyalën est une personne ne correspondant moralement que peu aux caractéristiques que l'on attribue à sa race : -Tout d'abord, elle manque cruellement d'ambition : elle vie comme elle vie, avec les aléas des événements, ne pensant que à ce qui pourrait être si telle ou telle chose ne s'était pas ou s'était produite, n'ayant ainsi que très peu de regrets. De ce fait, n'ayant aucunement besoin – et encore moins l'envie – de se montrer plus forte que les autres ou autres idioties, elle n'est ni hautaine ni dédaigneuse. -Ensuite, notre jeune Elfe semble pour bien des gens manquer « d'humanité » ou bien ne pas ressentir les émotions traversant l'esprit de tous. Même si généralement elle va effectivement moins ressentir certaines choses et ne s'attacher qu'à très peu de gens, elle n'en est pas pour autant un être dénué d'âme et de cœur ! Rien ne l'empêchera de rire aux éclats suite à une situation réellement amusante ou encore de sourire face au questionnement d'un enfant... Liv est tout simplement dans sa bulle et les émotions qui la traversent restent dans cette bulle non palpable, ne se laissant montrer qu'à travers ses yeux. Solitaire, elle passe plus de temps à laisser ses pensées voguer vers la lune plutôt qu'à vénérer un soleil lui faisant mal aux yeux.
De plus, Livy est quelqu'un ayant une forte personnalité : elle ne se soumet pas facilement, que ce soit parce qu'elle n'en voit pas l'utilité ou parce que cette personne se dresse contre elle, et s'abandonnera à ses passions (regarder la lune, chanter, manier des armes...) si elle en a envie – sauf s'il s'avère qu'elle en soit dans l'impossibilité. A ce propos, Livyalën n'éprouve aucun plaisir à tuer ou à blesser mais le fera sans grand état d'âme s'il en est de son devoir ou de sa survie. Ce qu'elle aime par-dessus tout est de prendre une arme dans ses mains, ressentir le contact avec elle, la laisser devenir un prolongement de son corps et l'utiliser tel un instrument artistique, juste pour la beauté du geste. C'est d'ailleurs ce qui fait que le domaine des armes est le seul dans lequel Livyalën tend plus ou moins vers la perfection.
Enfin, Liv est à dominante kinesthésique, c'est-à-dire qu'elle va être particulièrement sensible au mouvement et au toucher et va avoir tendance à mieux retenir tout ce qui va être lié à cela et au ressenti, ce qui est, ironiquement, quelque peut contradictoire avec le fait qu'elle ait moins facilement d'émotions que la moyenne.
Hors-Jeu Comment trouvez-vous le forum ? Bien sympathique ! Comment trouvez-vous le design ? C'est zoliiii ! *-* Comment avez-vous connu le forum ? Maé ??? On t'appelle !!! Crédit de l'avatar et de la signature ? « Falwyn » by Anotherwanderer
Dernière édition par Livyalën le Sam 21 Déc 2013 - 15:20, édité 1 fois | |
| | | Livyalën
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| Sujet: Re: Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] Ven 20 Déc 2013 - 18:07 | |
| Histoire
Dans la nuit fourbe résonne le cor, Dans la brume sonne le chant au nord, Loin des taillis frémissent les grands fils, Loin des taillis pleurent toutes les filles.
Sonne, sonne, et sonne le cor, Sonne, sonne, résonne en mon corps.
Le vent s'élève vers Dame la Lune Emportant avec lui les feuilles mortes Qui se posent comme ma plume Loin de la bataille où sont tous les morts.
Sonne, sonne, et sonne le cor, Sonne, sonne, résonne en mon corps.
Le long des feuilles sont tracées des courbes Décrivant à nos pères ces temps troubles Qui de cesse, sans grande importance, Leur montre... La gamine s'arrêta net de chanter. Le visage fermé, comme à son habitude, elle laissa l'individu s'avancer dans la petite chambre puis fermer la porte en bois. Ce n'est qu'une fois le bruit singulier de la porte se refermant parvenu à ses oreilles qu'elle tourna la tête en direction du nouvel arrivé : un visage d'enfant serti de deux oreilles pointues dépassant des ses épais cheveux noirs toujours aussi décoiffés. Elle reconnut immédiatement son cousin Kenegan, à peine âgé de cinq années de plus qu'elle.
« Que chantais-tu, Livya ?
La petite ne lui répondit pas, se contentant seulement de le fixer de ses grands yeux bleus. Habitué à cela, Kenegan sourit à sa petite cousine et vint s'asseoir à côté d'elle, juste devant la fenêtre. Au dehors c'était la nuit, chaude en cet été, avec toute la pénombre qu'on pouvait lui connaître pour ceux qui n'avaient pas la capacité de voir sans lumières et ce malgré le ciel dégagé et la pleine lune qui semblait vouloir trôner dans le ciel à la place du soleil. Il contempla un instant l'astre avant de poser les yeux sur ceux de la petite ; encore une fois son visage n'exprimait rien de particulier, hormis ses yeux : il avait appris à la connaître et voyait dans son regard qu'elle était inquiète. Pourquoi ? Était-ce la nuit qui la rendait ainsi ? Non, elle aimait toujours regarder la lune... Sa chanson peut-être, alors ?
-Tu es inquiète, n'est-ce pas ? L'enfant ne lui répondit pas, se contentant encore de le regarder droit dans les yeux. -Et si tu me disais ce qui n'allait pas ?
Il sourit, comme à chaque fois. Il n'avait pas peur, contrairement à elle, elle le sentait bien. Comprendrait-il si elle lui disait ? Elle ne savait pas ; elle se doutait que ce serait non, d'ailleurs. Mais il était gentil, Kenegan, elle l'aimait bien. Aussi, pour une fois, elle ouvrit la bouche afin de laisser des mots se former après avoir à nouveau porté son regard sur la lune.
-Je n'aime pas le son des cors... -Le son des cors ? -Tu ne l'as pas entendu tout à l'heure ? -Si si ! Ce sont les soldats qui se battent pour nous protéger, même la nuit ! Tu n'as pas à avoir peur, il ne nous arrivera rien, Livya.
La petite fille ne répondit plus à son cousin, se contentant désormais de regarder la forêt éclairée par la lumière de la lune. Kenegan la regarda de côté un instant puis, se demandant qu'est-ce qu'il se passait dans sa tête, il haussa les épaules et s'éloigna vers les deux lits qui étaient installés côtes à côtes.
-Tu es bizarre parfois, tu sais... Tiens, maman demandait si tu voulais quelque chose à manger.
Une nouvelle fois elle planta son regard dans celui du jeune garçon : oui, elle voulait bien manger quelque chose.
-Dans ce cas tu dis « s'il-te-plaît cousin chéri » ! -S'il-te-plaît... -La suite ? »
Kenegan sourit un instant avant de voir sa cousine se lever et se diriger sans autre forme de procès vers la cuisine. Elle n'aimait pas le changement de vision entre l'ombre et la lumière mais là il lui en demandait trop. Non, il ne comprenait pas.
Au petit matin...
« Livyalën, tu m'entends ?
La concernée regarda l'adulte qui s'était agenouillé devant elle afin de lui expliquer pourquoi elle ne voyait pas son père dans les soldats revenus au village – même si elle n'avait rien demandé. Elle le fixa des yeux mais le fait qu'elle ne parlait pas sonnait aux oreilles de l'Elfe comme si elle était absente, ce qui n'était pas du tout le cas. Son père était mort, et ? Était-ce ce qui l'avait intriguée durant la nuit ? Elle ne savait pas encore répondre à cette question ; elle savait juste qu'elle n'avait pas réussi à fermer l’œil de la nuit.
L'autre adulte qui était non loin la regardait attentivement, comme s'il ne s'attendait pas à la voir réagir de la sorte. Il dit quelque chose à son confrère qu'elle ne comprit pas mais qui fit froncer les sourcils de celui qui était face à elle.
-Cela ne te fait rien ? Tu n'es pas triste ? Voilà quel était le point sur lequel les deux adultes tiltaient... le fait que son visage reste impassible, comme à son habitude.
-C'est quoi être triste ? -C'est quand les gens pleurent parce que... quelqu'un leur manque, ils aimeraient que quelque chose ne se soit pas passée, par exemple. Tu n'as pas appris ça, Livyalën ? »
L'enfant baissa les yeux vers le sol, essayant de voir quels étaient ses sentiments, s'ils correspondaient à la tristesse. Elle sentait comme un vide, un creux en elle, mais elle n'avait pas envie de pleurer aussi répondit-elle par le négatif, ce qui à sa surprise étonna grandement les deux adultes. Elle ne s'en rendait aucunement compte mais cette réaction fut celle qui sema tous les troubles qui purent naître la concernant : enfant sans sentiments, différente... Et elle n'avait que vingt-trois ans.
Ils repartirent, elle put être à nouveau tranquille. Alors qu'elle retournait vers la chambre de son cousin, n'ayant pour seule envie que de regarder la lune réconfortante mais qui ne pouvait malheureusement être présente en plein journée, l'air d'une certaine chansonnette résonnait en boucle dans sa tête, ne laissant son esprit se reposer de la nouvelle...
Sonne, sonne, et sonne le cor, Sonne, sonne, résonne en mon corps.
~~~~~~~~
La nuit porte conseil. Un cauchemar, à nouveau : les sourcils qui se froncent, l'enfant qui gémit, qui s'agite, puis qui finit par se réveiller, arraché par de quelconques visions plus ou moins horribles. Cela lui arrivait régulièrement ces temps-ci, sans qu'elle ne sache exactement pourquoi. Elle sentait que les choses étaient tendues à la maison tout comme dans le village qu'elle n'avait que très peu quitté au cours de sa petite vie ; c'était la guerre à ce que l'on disait. Et elle rêvait, ou plutôt entendait le chant d'un olifant déchirer la nuit pourtant si tranquille, chant qui avait en elle annoncé la mort de son père. Cela arrivait régulièrement, à son grand damne.
Livyalën, alors âgée de trente ans, se leva de son lit pour aller rechercher la lumière réconfortante de la lune. Aucun doudou ne l'accompagna dans sa recherche, rien qu'un enfant aurait généralement pris dans cette situation, pas un seul appel envers sa mère. Non, elle avait juste besoin de voir comme s'il faisait jour, tout simplement, sans artifices. Mais ses fines oreilles pointues réceptionnèrent un bruit que la petite n'eut aucun mal à identifier : sa mère parlant fort, comme si elle criait ou ordonnait. Généralement elle serait restée assise sur sa chaise en bois auprès de la fenêtre mais là elle sentait qu'elle devait aller voir sa mère, voir si elle pouvait l'aider à ne plus élever la voix... d'autant plus que la lune ne souhaitait pas vraiment se montrer et donc qu'elle préférait être assise à côté de quelqu'un, même si elle ne parlait pas. Elle descendit donc les escaliers sans faire de bruits afin d'aller voir Manae, sa mère, mais s'arrêta au pas de la porte lorsqu'elle entendit d'autres voix. Son souffle se fit alors plus doux pour ne pas être entendu ; elle savait que ce n'était pas bien d'écouter aux portes, même si elle ne voyait pas pourquoi, aussi préférait-elle être aussi discrète que possible.
Dans le salon, deux personnes se disputaient... enfin non, trois, dont sa mère et son oncle, reconnut-elle au son de la voix. Il disait qu'elle se voilait les yeux, qu'elle espérait trop de son enfant – donc de la petite fille qu'elle était – qu'elle ne serait jamais « normale » : aucun sentiment selon lui et aucune éducation vu les coups de poing non mérités qu'elle distribuait à ceux de son âge. Il rappelait à Manae la façon dont elle avait réagi lorsqu'ils lui avaient annoncé la mort de Mevryn, son père, le fait qu'elle ait dit qu'elle n'était pas triste... Elle ne s'en souvenait pas vraiment mais la petite fille cachée derrière la porte ne pouvait que penser qu'il avait tort, comme tant d'autres qui ne voulaient pas essayer de la voir comme elle était : des émotions lui venaient parfois, Kenegan le voyait même s'il la trouvait bizarre.
La troisième voix, inconnue à Livyalën, se fit claire entre celle des deux autres protagonistes. Alors Manae s'emporta vraiment, rappelant à l'inconnu qu'elle était son supérieur – ce devait donc être un soldat – et que de toute façon que sa fille ne serait pas un danger pour le village, qu'elle pourrait au contraire servir et mieux que ce qu'ils ne le pensaient. Livyalën ne comprenait pas ; faisait-elle quelque chose qui n'allait pas ? Quoi qu'il en soit, au bout de quelques minutes, les deux hommes partirent, laissant là une mère encore en colère. Le silence... suivi de pleurs. Sa mère pleurait ? Mais pour quoi ? La gamine voulut alors entrer dans la pièce, juste pour aller s'asseoir au côté de sa mère, montrer qu'elle était là, qu'elle ne pleure pas à cause d'elle. Mais elle ne devait pas être là... alors elle remonta les escaliers, silencieusement, comprenant que les gens de son village ne la voyaient pas d'un bon œil et que cela faisait du mal à sa mère. Elle se promit alors de faire des efforts, d'aller vers les autres, ne serait-ce pour que sa mère arrête de pleurer.
Ce fut ce qu'elle fit – ou du moins essaya de faire – tout au long de son enfance, y arrivant plus ou moins bien, moins bien que mieux d'ailleurs. Elle ne pouvait cependant s'empêcher de frapper lorsqu'on la cherchait de trop, alors que d'apparence elle était toujours calme. Mais les choses étaient déjà encrées dans la vie quotidienne et jamais rien n'arriva à la rendre « normale », l'enlevant à sa solitude et à son apparent manque d'émotions. Ainsi en allait la vie et, si elle ne s'en rendait pas compte, ce fut l'acharnement avec lequel Manae essaya de relever sa fille qui la sauva, ce qui fut aidé par le don qui se révéla en elle à partir du moment où sa mère s'appliqua à lui apprendre comment manier des armes. Que ce soit à l'épée comme à l'arc, Livyalën se trouva être des plus doués et cet Art devint partie intégrante de son monde, de la bulle dans laquelle elle continuait à vivre. Elle adorait tenir une arme, appréciait son contact ainsi que les divers mouvements utiles pour la manier. En soit, sans s'en rendre compte, elle se perfectionnait rapidement (pour une Haute-Elfe) dans ce domaine.
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Philosophie d'enfant. « Dis-moi, Livya... Pourquoi restes-tu seule à regarder la lune depuis cet endroit, la nuit ?
La pré-adolescente ouvrit les yeux pour poser le regard sur Kenegan, sans rien dire, ne laissant même pas sa respiration être entendue par son comparse. Le visage neutre, encore, elle fit signe à son cousin de s’asseoir auprès d’elle et attendit qu’il le fasse pour poser à nouveau son regard de jeune fille sur l’astre nuptial. Il y eut un long temps de silence avant qu’elle ne se décide à répondre à sa question, laissant alors Kenegan la connaître un peu plus.
-Pourquoi me poses-tu cette question, Kenegan ? -Parce que je m’inquiète pour toi. -Tu t’inquiètes ? -Oui... Tu es la seule à faire ça, à vouloir paraître aussi mystérieuse. Pourquoi ? -Parce que. Toi tu rêves d’aller te battre, tu aimes jouer au guerrier. Moi j’aime regarder la lune, c’est tout. -Bon ! Je n’aime pas spécialement jouer au guerrier, comme tu dis, je veux juste me battre pour protéger ce qui m’est cher. Voilà pourquoi j’ai envie d’être quelqu’un sachant bien se battre. -C’est pour ça que tu veux toujours t’entraîner avec moi ? -Pas seulement. Il faut croire que je t’aime bien.
Livyalën laissa échapper un sourire ; il était rare qu’une personne lui dise qu’elle l’aimait bien et c’était encore plus rare lorsque c’était sincère. Elle aimait bien s’entraîner avec son cousin, elle aussi. Ils s’amélioraient toujours tout en s’amusant.
-Maintenant que je t’ai expliqué pourquoi, à ton tour. -Si tu insistes... Je n’aime pas le changement de vision entre le jour et la nuit. -Et ? -Et la lune me permet de voir comme lorsqu’il fait jour. -Si tu aimes cette lumière, pourquoi ne fais-tu donc pas la même chose avec le soleil ? -Je n’aime pas cet astre... il ne sert à rien. -Pardon ? -Lorsque le soleil est caché, on voit quand même, donc il ne sert pas. De plus, il fait mal aux yeux. La lune, elle, si elle est bloquée par les nuages on est obligés de changer de vue. Donc elle sert ! Et puis elle est douce, elle, au moins...
Kenegan regarda un instant cette lune que sa cousine semblait tant aimer, son esprit devant faire trente-six tours dans sa tête pour réfléchir rapidement à tout ce que sa cousine venait de lui concéder. Après quelques instants il se tourna à nouveau vers elle.
-Je suppose que débattre là-dessus ne t’intéresse pas ?
Un signe négatif de la tête fut la seule réponse à sa question.
-Très bien... Continue à penser de la sorte si tu le souhaites. Mais j’étais venu te parler d’autre chose aussi. -Hum ? -En fait je ne pense pas rejoindre l’armée. D’ici le début de l’année je devrais être pris en charge par un chasseur... »
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Ainsi va la vie, chacun suit son propre chemin. En ce jour d'été, notre jeune Elfe n'était plus la petite fille d'avant, faisant presque ses cinquante-trois ans. Déjà à l'époque, son corps avait quelque mal à suivre, la faisant paraître pour une jeune fille ayant un peu moins de cinq années qu'elle n'en avait en réalité, fait renforcé par ses muscles qui ne semblaient pas vouloir montrer leur développement malgré le fait qu'elle passait une bonne partie de son temps à s'entraîner à l'épée et à l'arc. Sa mère Manae était toujours capitaine dans l'armée, son cousin avait choisi de devenir chasseur et en ce qui la concernait, tout ce qui pouvait relever de l'apprentissage des langues ou autres était terminé. Pas qu'elle avait atteint le savoir qui lui permettrait de bien parler avec toutes les bonnes manières typiquement elfiques et autres, au contraire ! Elle avait plutôt énervé celui qui s'était jusque là appliqué à cette bien lourde tâche une fois de plus de par sa non-envie de fournir des efforts à tous moments quand cela plaisait à Monsieur. Et comme de toute façon elle préférait largement aller s'installer loin du monde dans la forêt pendant des heures, assise contre un arbre, ni lui ni elle n'en venait à râler.
Enfin bref, la petite vie tranquille continuait comme tous les autres jours de son existence aussi, lorsque sa mère n'était pas là à cause de son travail, l'adolescente se plaisait à se promener en forêt, sous les vastes frondaisons, à chasser avec plus ou moins d'efficacité ou à combattre un adversaire complètement imaginaire. Kenegan lui manquait depuis qu'il était parti apprendre loin du village, elle devait bien l'avouer – quoi qu'elle ne le montrait jamais – et ne pouvait malheureusement pas vraiment profiter des jours où il revenait. La famille avant tout, disait-il... Elle se demandait bien qu'est-ce qui pouvait l'attacher ainsi à des personnes.
Ce fut ce jour-ci qu'elle fit la connaissance d'une certaine personne qui prendrait de l'importance à ses yeux. La rencontre se fit de la plus simple des façons : les deux chassaient au même moment et au même lieu, l'une faisant cela plus pour manier les armes qu'autre chose, l'autre était du métier. Isarian Telimnë... Les deux Hauts-Elfes s'étaient tout de suite appréciés pour leurs talents respectifs, elle ayant eu le loisir de remarquer que le chasseur savait manier avec grande aisance le lancer de couteaux. Sans le vouloir, il avait réussi à l'impressionner, ce qui fut la raison la plus probable pour laquelle elle vint lui demander de lui enseigner son art. Distant, le dénommé Isarian fut loin d'accepter si rapidement une telle demande, d'autant plus que la jeune Elfe était encore trop jeune pour partir ainsi à l'aventure avec un homme. Alors il lui proposa d'attendre. D'attendre quoi ? Cette question pourtant fort lisible à travers ses yeux resta sans réponses. Alors leurs routes se séparèrent après ce qui sembla à l'adolescente l'une des plus longues conversation de sa vie – qui fut loin de durer des heures ! - pour se croiser à nouveau plus d'un an plus tard.
Par rapport à cinq cents ans, qu'est-ce qu'une petite année ? Rien. Aussi cela passa vite, la vie étant plus ou moins menée par la routine habituelle, Livyalën ayant eu le temps de chercher, de réfléchir, et d'apprendre auprès du fabriquant d'armes aussi ; l'une des rares personnes à l'apprécier mais pas au point que la jeune fille puisse s'attacher à lui comme à sa mère ou à Kenegan. Lui aussi la trouvait étrange, mais elle était si passionnée par les arts martiaux qu'il voyait en elle quelqu'un qui pourrait faire du bon travail, même si elle était très loin de se mettre à la forge.
Enfin, est-il qu'un soir un inconnu débarqua chez la famille Etelrod, un soir où Manae était présente particulièrement. Il venait parler à cette femme qu'il savait être très protectrice envers son enfant, justement au sujet de l'adolescente, sans concerter celle-ci au préalable. Le but de sa visite était simple (du moins théoriquement) : prendre Livyalën comme élève ; elle deviendrait ainsi une chasseuse, sans grande attache et veillant sur la forêt où qu'elle soit. La méthode manquait clairement de tact, le chasseur le savait, mais le fait que les deux seuls membres de cette petite famille devraient se décider le soir-même et avant qu'il ne parte ferait grandement accélérer les choses. Manae protesta, forcément, Livyalën fut au contraire ravie de partir. Le débat fut long et loin d'être des plus calmes mais la volonté de l'enfant prévalut sur l'instinct maternel de la mère. Ainsi la jeune Elfe partit le lendemain matin, suivant désormais la même voie que son cousin, n'emportant avec elle que le stricte nécessaire... dont ses armes.
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L'appel de l'ange. L'enseignement d'Isarian dura dix années pendant lesquelles Liv apprit à pister, chasser au mieux, survivre en pleine nature en tous temps et lancer des couteaux spécifiques à cela, voire même d'autres choses qui étaient tant entrées dans l'esprit de l'Elfe qu'elle avait peine à se rendre compte que ces automatismes n'étaient pas chez elle avant qu'Isarian n'entre dans son monde. Elle s'était d'ailleurs liée d'amitié avec ce personnage qui, au final, s'était montré très attentif envers elle et avait réussi à la connaître assez pour pouvoir bien la cerner. Un respect mutuel y était ce qui, s'il n'y avait pas de très grande attache, permettait une bonne collaboration entre le maître et l'élève. Cependant, le niveau de sociabilité de l'adolescente avait eu le temps de rebaisser, la laissant paraître plus sauvage... C'était un matin de printemps, Livyalën s'en souvenait encore. Partis chasser loin de son village natal, ils s'étaient tous les deux arrêtés dans un village somme toute assez simple près de la frontière elfique pour la nuit, s'étant autorisé l'un des rares petits extra. Livya se laissait regarder l'aube belle et non aveuglante lorsqu'elle entendit du bruit venant de l'extérieur... un bruit qu'elle connaissait bien, celui du fer contre le fer. Elle se retourna et se pressa d'aller chercher son épée lorsque la porte en bois s'ouvrit sur Isarian. « Liv, dépêches-toi, on est attaqués ! »Il ne fallut que peu de temps pour que la jeune fille soit dehors, arc bandé et flèche encochée, à viser le premier Sombre qui eut l'audace de passer dans son champ de vision. Autour, des gens criaient ; cela ne gênait en rien Livyalën qui avait déjà refermé sa bulle sur elle-même, concentrée uniquement sur le combat dans lequel elle entrait et étant tout à fait détachée des bruits parasites qui pourraient l'empêcher de manier au mieux ses précieuses armes. Un, puis deux... puis trois... ils étaient nombreux, à savoir pourquoi. A certains moments elle apercevait Isarian s'occuper de ses propres adversaires avec brio, comme toujours. Les minutes passèrent, si longues et si courtes à la fois... lorsque ce qui devait arriver arriva : le chasseur tomba. Elle le vit et, sans savoir exactement pourquoi, cette image reste encore aujourd'hui gravée dans sa mémoire. Elle s'arrêta un instant, souhaitant que cela ne soit pas réel, qu'Isarian se relève. Mais d'où elle était elle voyait le sang à sa bouche. Comme son père, lui aussi... (musique)Elle se retourna soudainement pour parer une attaque, un regard assassin exprimant ce qu'elle ressentait alors au fond d'elle-même. Un nouveau Sombre tomba sous sa lame, la danse mortelle reprenant. Sa bulle s'était refermée, ne laissant maintenant qu'une seule émotion s'emparer d'elle. C'était une bulle tellement épaisse qu'elle n'entendit pas la musique naître, qu'elle ne la ressentit pas tout de suite. Lorsqu'elle parvint à ses oreilles, semblant venir de son propre corps, il était déjà trop tard : alors qu'elle était en plein mouvement, la main gauche de Livyalën lâcha l'arme qu'elle tenait, son corps commença à ne plus vouloir obéir à son esprit. L'Elfe ne comprit pas, elle prit peur. Les quelques Sombres qui étaient autour d'elle souriaient, comme s'ils avaient gagné à un jeu. Ses genoux flanchèrent subitement, la faisant tomber sur le dos, lui faisant manquer sa respiration. De nouveau elle paniqua... elle respirait, mais pas comme son cerveau le voulait ! Sa bulle s'enlevait, d'au-dessus venaient des rires. La musique lancinante tournait en boucle dans son esprit, l'affaiblissant.Alors ses yeux se fermèrent afin de laisser l'esprit voguer au loin dans le royaume des rêves.
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L'ange, Ithilian et la nouvelle vie. Une grande cage, des Humains et quelques Hauts-Elfes enchaînés à l'intérieur, des Sombres marchant ou galopant autour... Voilà les conditions dans lesquelles Livyalën se réveilla. Ils étaient dans un endroit qu'elle ne connaissait aucunement, asservis par le soleil et loin de la forêt. L'adolescente regarda autour d'elle avant de jeter un œil sur elle-même : ses armes avaient disparu, ses poignets étaient tout aussi liés que ceux des autres... la misère, en somme. Isarian n'était pas là, personne qu'elle ne connaissait d'ailleurs. Certains des Elfes présents semblaient avoir pleuré, elle se demandait bien pourquoi – ou plutôt s'en fichait royalement. Elle attendit quelques minutes le temps de reprendre ses esprits et surtout de se souvenir de ce qu'il s'était passé avant de regarder avec attention les Sombres à travers les barreaux de la cage ambulante. Elle cherchait parmi eux un musicien, un barde ; elle ne le trouva pas. Avait-elle donc imaginé la musique lancinante qui lui avais pris la tête ? Non, sinon elle ne se serait pas retrouvée à terre. Il devait donc y avoir un mage dans le groupe, chose qu'elle n'appréciait pas spécialement.
Elle remarqua facilement le chef et à partir de ce moment là elle ne le quitta plus des yeux, le suivant du regard presque tout le long du voyage. Et cela, il ne l'apprécia guère, aussi la remit-il à sa place en profitant d'une pause de la caravane. Il ne la battit pas bizarrement mais ne se priva pas de lui enjoindre des claques si fortes qu'elles faillirent lui déboîter la mâchoire. Mais cela n'y changea rien, elle continua à regarder le mauvais ange et ce jusqu'à ce qu'ils arrivent dans un endroit qui puait allègrement, marais où de nombreux arbres semblaient souffrir le martyre au vue de leurs troncs courbé ou fracassés, où des bêtes inconnues à la jeune fille se cachaient dans l'eau verte, où les moustiques venaient à certains moments s'amuser avec leur peau et où des petits animaux gluants et ne semblant pas avoir de tête traversaient les barreaux pour venir se coller à eux. L'un des Humains leur dit qu'il fallait essayer de les écraser avant que les sangsues ne viennent s'accrocher, ce qu'elle fit avec plus ou moins de succès. La traversée de la forêt continua de la sorte jusqu'à ce qu'une ville s'offre à leurs yeux. A partir de ce moment là tout alla très vite : ils furent transportés jusqu'à un endroit précis, traînés sur une estrade devant des Sombres uniquement. Celui qui s'avérait en fait être un marchand d'esclaves fit tout simplement son métier, parlant une langue que l'Elfe ne comprenait pas. Tout ce qu'elle comprit fut que sa petite personne fut prise par l'une des personnes de l'assemblée et qu'à partir de ce moment là sa vie allait être toute autre.
En cinq années, la vie à Ithilian s'était résumée à peu de choses : servitude plus ou moins garantie – elle avait eu beau faire des efforts, elle ne pouvait s'empêcher de coller un poing à une personne lorsque celle-ci la cherchait de trop, sans compter qu'elle gardait la mauvaise tendance à regarder les gens dans les yeux quand il ne fallait pas –, coups de fouet... la vie d'une esclave en somme. Seule chose, le maître des esclaves (l'acheteur) semblait s'intéresser à elle sans pour autant lui parler ni rien. A cause de son caractère ou le fait qu'elle était une Haute-Elfe ? Elle n'en savait rien et ne le saurait certainement jamais puisqu'en ce jour elle devait reprendre la route des sangsues, quitter la relative quiétude de la grande demeure du « Maître » pour aller quelque part... Chez les Humains, certains disaient. Une nouvelle fois, sans le savoir, sa vie allait prendre un nouveau tournant.
Dernière édition par Livyalën le Ven 20 Déc 2013 - 18:13, édité 1 fois | |
| | | Livyalën
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| Sujet: Re: Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] Ven 20 Déc 2013 - 18:08 | |
| Voilà, fiche terminée ! (un peu en avance, je sais^^) Merci à celui à celle qui voudra bien la corriger ! | |
| | | Maélyne Nobledragon
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| Sujet: Re: Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] Sam 21 Déc 2013 - 15:29 | |
| Coucou, Alors, j'ai lu et relu et il y a des choses qui me chiffonnent. Je vais donc te poser des questions au cas où ce serait moi qui suis passée à côté de certaines choses. 1) Tu l'a décrit comme mentalement différente, est-ce due à une maladie ou à une simple personnalité différente? 2) Durant son enfance, tu la décrit physiquement, comme ayant un retard de cinq années, alors qu'elle s'entraîne pourtant souvent. En somme elle est différente mentalement ET physiquement? Car un enfant qui s'entraîne au combat se développe plus vite justement et un retard pareille devrait être mieux expliqué et non pas juste précisé. 3) Pour la partie qui concerne ta capture et ton voyage vers Ithilian, je suis étonnée qu'elle ne tente pas de s'échapper ou du moins qu'elle y réfléchisse. Tout au long de ton histoire, on comprend qu'elle est différente, souhaitant être libre de ses décisions et de ses mouvements et là, en plusieurs années, rien... à moins, encore une fois que je sois passée à côté. Voilà, le reste me va très bien, j'attend donc tes réponses. | |
| | | Livyalën
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Feuille de personnage Personnage: Âge: 69 ans Inventaire:
| Sujet: Re: Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] Sam 21 Déc 2013 - 15:37 | |
| Liv est différente surtout psychologiquement et ce de naissance. Si tu veux une comparaison, on pourrait la situer entre une enfant précoce et une autiste. Il y a certaines notions qu'elle a du mal à intégrer et elle vit beaucoup plus dans le temps présent que les Hauts-Elfes en général, ce qui fait que pour elle ce qui arrive arrive et donc qu'à moins qu'on ne l'oblige à faire quelque chose dont elle n'a pas envie, elle va limite se laisser faire (d'où le fait qu'elle ne va pas chercher à s'échapper, de plus qu'elle voit bien qu'elle et ses compagnons de cage sont étroitement surveillés).
Pour l'apparence physique, disons qu'elle fait plus 15-16 années humaines alors qu'elle devrait en faire 17, juste ça... | |
| | | Maélyne Nobledragon
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| Sujet: Re: Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] Sam 21 Déc 2013 - 15:43 | |
| Ok, merci pour ces précisions. N'oublie pas... De créer ton inventaire iciDe créer ton journal iciVoici quelques liens qui te seront utiles : Demande de RP'sQuestions et SuggestionsJe te souhaites donc une excellente aventure sur Nûmendor! | |
| | | Livyalën
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| Sujet: Re: Etelrod Livyalën, esclave en territoire humain... [Maé] Sam 21 Déc 2013 - 15:54 | |
| Merci Maé | |
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